Le temps d'écran de bébé

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L’avancé du numérique dans le monde amène la population, dès le plus jeune âge, à utiliser des outils intégrant des écrans. Nous verrons aujourd’hui en quoi l’exposition aux écrans pour le jeune enfant est une situation alarmante, mais aussi que l’utilisation du numérique peut être bénéfique pour son développement (en respectant les recommandations).

L’expositions aux écrans pour le jeune enfant : une situation alarmante

L’exposition aux écrans pour un enfant de moins de 3 ans est une problématique à laquelle sont confrontées les organisations publiques de la santé (Haut Conseil de la Santé Publique, ministère de la Santé…) depuis des années. De plus, on constate une augmentation de l’exposition aux écrans pour les jeunes enfants qui est en partie dû à la vente massive d’outils numériques adaptés à ces derniers. Avant d’aborder directement la situation, il est important pour nous de parler des différents facteurs qui influencent l’exposition aux écrans. Selon Jonathan Bernard, chercheur épidémiologiste, les nuisances sur la santé dépendent de l’âge de l’enfant, du paramètre de santé et de l’exposition aux écrans (temps d’écran, type de programmes, dans quel contexte).
Les effets néfastes de la surexposition (temps d’écran supérieur à une heure quotidien pour un enfant de moins de 3 ans) aux écrans pour un jeune enfant se décomposent en deux formes distinctes : les effets sur la forme physique et les effets sur le développement cérébral. Au niveau des effets sur l’aspect physiologique du jeune enfant, des troubles de la santé sont observés tels qu’un taux de surpoids plus important et un manque d’activités physiques.
Les effets néfastes sur le cerveau par suite d’une surexposition aux écrans pour un jeune enfant sont importants et nombreux :
-Le développement cognitif : D’après une étude portée par l’Institut de recherche pour enfants de Seattle, la surexposition aux écrans pour le jeune enfant affecte sa mémoire à court terme ainsi que le développement de ses compétences en lecture et en mathématiques. De plus, le développement langagier du jeune enfant est lui aussi touché. Favorisé par l’interaction entre le jeune enfant et son environnement (cf. Le développement langagier de l’enfant en crèche), le développement du langage est par conséquent affecté négativement. La surexposition aux écrans incite l’enfant à être absorbé par ce qu’il regarde, tout en se coupant du monde environnant ;
-Déficit de l’attention et augmentation de l’hyperactivité ;
-Le développement socio-affectif (=permet à l’enfant de s’exprimer et gérer ses émotions, ainsi qu’à interagir de manière positive avec autrui) : D’après une étude sur le temps d’écran portée par l’institut national de santé publique du Québec en septembre 2016, le développement socio-affectif est négativement affecté. Etant donné que la surexposition aux écrans peut rendre les enfants sédentaires et passifs, l’interaction avec son environnement et la participation à des jeux adaptés à son âge seraient mis de côté.
D’après cette même étude, les enfants âgés de deux ans et demi sont exposés aux écrans en moyenne 1h15 quotidiennement.
L’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE), relève des différences entre les familles de différentes catégories socio-économiques. D’après l’étude, les familles favorisées apportent un suivi plus important sur l’exposition de leurs enfants aux écrans étant donné qu’elles connaissent mieux les recommandations. Cette même étude indique aussi que la consommation d’écrans des parents a une grande importance dans l’exposition aux écrans de leurs enfants.

Utilisation du numérique : les recommandations pour des effets positifs

L’étude de l’ELFE sur l’exposition aux écrans de l’enfant (2013) a révélé qu’il y a plus de 6 enfants sur 7 qui sont exposés aux écrans à l’âge de 2 ans. En parallèle, les recommandations en France évoluent : il était auparavant conseillé de ne pas exposer un jeune enfant de moins de 3 ans aux écrans. Maintenant, il est plutôt conseillé de ne pas exposer un jeune enfant de moins de 2 ans aux écrans, et de limiter l’utilisation des écrans à une heure par jour (avec un choix de programme adapté) pour un enfant entre 2 et 3 ans. Dans l’étude de l’ELFE de 2013, plus de deux tiers des enfants de 2 ans observés regardaient un écran moins d’une heure par jour. Les effets néfastes énoncés auparavant sont alarmants sur la situation. Cependant, l’utilisation à bon escient du numérique pour les jeunes enfants peut aussi avoir des effets bénéfiques.
D’après une étude d’un groupe de travail sur la santé numérique portée par la Société canadienne de pédiatrie d’Ottawa, certains avantages sont à relever :
Dans ces avantages, on retrouve l’utilisation de programmes éducatifs adaptés à l’âge de l’enfant et qui ne favorisent pas la surconsommation d’écran quotidien.
Ils avancent aussi qu’il peut y avoir un développement cognitif par ses programmes, en particulier sur les attitudes (raciales) positives et le jeu imaginatif.
L’étude montre aussi que les écrans peuvent contribuer à l’apprentissage du langage quand les programmes sont accompagnés par une interaction avec un parent ou un soignant. Cependant, ils alertent sur le fait que l’apprentissage d’expressions et de vocabulaire est plus optimal dans le cadre d’interactions directes et dynamiques.
En résumé, il est important pour les parents d’adapter leur consommation d’écrans afin que leurs enfants ne soient pas influencés par leur comportement. De plus, l’utilisation d’outils numériques à partir de deux ans peut être intéressant (à la limite d’une heure par jour) dans le cadre de programmes adaptés (et pédagogiques) pour l’enfant. Durant cette utilisation, il est important que les parents continuent à interagir avec leur enfant pour que son développement socio-affectif ne soit pas négativement impacté.



 


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